entrepriseMade In Belfort

Après Vesoul, Charleroi (BE), Freibourg (DE) et d’autres villes, Johanne Leighton, chorégraphe, dirigeante du CCNFCB*, propose aux amateurs de danse belfortains de participer à un événement chorégraphique. Proposées dans le cadre du FIMU**, les représentations sont prévues le samedi 07 juin à 16 h et le dimanche 08 juin 2014 à 15 h et à 17 h.

L’idée de cette pièce, dansée par 5 danseurs professionnels et une centaine d’amateurs comme vous et moi, m’a immédiatement intéressée et je me suis donc inscrite pour participer à Made In Belfort. Seulement 4 répétitions plus tard, nous sommes à la veille des représentations qui seront données dans les fortifications de Belfort, Porte de Brisach et je suis impressionnée par le résultat.

Johanne nous guide avec son délicieux accent, son sourire et sa douceur, vers ce qu’elle a dans la tête. La création est composée de mouvements simples, accessibles à tout à chacun, quelles que soient ses capacités physiques. C’est l’exécution simultanée ou par contamination qui fait prendre vie à l’ensemble. C’est l’intention mise par chaque participant jusqu’au bout de chaque geste qui donne la densité palpable pour les spectateurs. C’est le partage des sources artistiques qui ont nourri sa création qui impulsent la profondeur : « marches en pensant que tu laisses une trace ». Johanne ouvre son ordi et montres « regardes a line by walking, c’est le le travail de Richard Long ». Patiemment elle explique, fait circuler dans le groupe des photos de Spencer Tunick, de Anthony Gormley, de landart… Johanne Leighton permet ainsi à chacun d’intégrer sa vision à elle, de s’approprier son univers, pour mieux le retranscrire et le partager avec le public.

 

Mais ce n’est pas tout, l’attention à l’autre est extrême. Johanne Leighton insiste « Tu fais comme tu peux, tu ne dois jamais te faire mal. Si tu ne peux pas faire, on va trouver une solution pour toi. » Chacun est considéré pour ce qu’il est, sans rien vouloir changer, juste avec ce qu’il peut apporter. Personne n’est sous pression, chacun contribue à la danse. Quelle belle leçon de respect ! Pour obtenir ce qu’elle souhaite, elle félicite « oui, c’est bien », « merci pour votre travail et votre temps », s’excuse quand un « non, non, non » lui échappe par inadvertance. Elle montre le mouvement puis passe le relais à Marie-Pierre, son bras droit. Elle ne fait pas que lui passer le relais d’ailleurs, elle lui donne l’espace pour qu’elle puisse apporter son professionalisme à l’édifice. Johanne, prend alors du recul, observe, concentrée, accompagne la danse de sa voix posée et calme. L’enjeu est là, mais peu le perçoivent. La délégation démultiplie les énergies et la complicité.

Au fur et à mesure des répétitions un groupe s’est créé avec des personnes de tous les horizons et de tous les âges. Peu d’échanges verbaux, mais tout est fait pour favoriser la communication non verbale : contact visuel avec chacun des individus qui participent. On se reconnait, on se touche, on marche de concert, on se croise, on se sourit. On prend l’autre par la main pour courir ensemble, et sourire… puis éclater de rire. C’est le mouvement de groupe, c’est l’initiative personnelle qui permet ces vols d’étourneaux sans leader apparent et pourtant accordés vers un but commun. » Le danseur doit s’effacer » dit Johanne, le public ne doit pas savoir d’où part l’impulsion.

Peu à peu, les morceaux du puzzle s’organisent et s’assemblent, une belle fluidité se dégage, c’est le rainbow*** qui donne le LA, leçon d’harmonie collective.

Je me sens enrichie par cette aventure, je veux dire nourrie de l’intérieur, valorisée dans cette partition qui n’existe que parce qu’elle est partagée, collective. Je me suis fait plaisir à danser, cela je m’en doutais, j’aime danser. Mais bien au-delà, j’ai trouvé de belles inspirations pour mon management au quotidien et mon job de chef d’entreprise. J’ai vraiment envie de garder cela en tête pour le transposer au monde du business.

Merci Johanne pour ce bel exemple de leadership. Merci pour ce partage et cette découverte d’horizons nouveaux.

Pascale Bégat. 6 juin 2014.

 

*Centre Chorégraphique National de Franche Comté Berlfort

**Festival International de Musique Universitaire. Ce festival a lieu à Belfort, tous les ans, durant tout le week-end de Pentecôte.

*** arc-en-ciel

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